LA FLEUR.

 

 

La fleur complète est composée de quatre verticilles :

         - le PERIANTHE : comprenant les deux verticilles CALICE (constitué par les sépales) et COROLLE (constituée par les pétales)

         - l'ANDROCEE : étamines (organes mâles).

         - le GYNECEE : pistil. (organes femelles).

Elle est alors TETRACYCLIQUE.(4 verticilles)

Si l'androcée comporte 2 rangs d'étamines la fleur est composée de 5 verticilles : elle est PENTACYCLIQUE.

La fleur est HEMICYCLIQUE (ou HEMISPIRALEE) quand plusieurs de ses pièces sont insérées en verticilles, alors que les autres pièces sont disposées en spirale.

         Selon que les verticilles sont composées de 3, 4, 5 ... pièces on dira que la fleur est de type 3, 4, 5 ... ou bien qu'elle est trimère, tétramère, pentamère,...

         La composition de la fleur peut être représentée par sa formule florale.

                   Exemple des Boraginacées (fleurs tétracycliques pentamères)

                   5 S + 5 P + 5 E + 2 C ( 5 sépales, 5 pétales, 5 étamines, 2 carpelles)

                   Exemple des Linacées (fleurs pentacycliques pentamères)

                   5 S + 5 P + (5 + 5) E + 5 C

 

* PERIANTHE :

         - parfois inexistant : fleurs APERIANTHEES

- ou réduit à une seule enveloppe florale, ou formé de 2 verticilles de forme, de couleur et de consistance identiques (verticilles non différenciées en calice et corolle : fleurs APETALES)

Si l'unique verticille est composé de pièces ressemblant à des pétales (sépales PETALOIDES) ces pièces sont appelées TEPALES.

Les sépales peuvent être libres entre eux (fleur DIALYSEPALE) ou soudés (fleur GAMOSEPALE).

De même les pétales peuvent être libres (fleur DIALYPETALE) ou soudés (fleur GAMOPETALE).

Le calice peut être caduc ou persistant à la base du fruit (MARCESCENT). Il est ACCRESCENT s'il se développe après la fécondation et devient charnu et sucré (Mûrier).

 

* ANDROCEE : verticille mâle de la fleur, ensemble des étamines. Chaque étamine est composée d'un FILET portant une ANTHERE à 2 loges (le plus souvent) réunies par le CONNECTIF. L'anthère contient le pollen.

         - Fixation de l'anthère ; celle-ci est :

                   * BASIFIXE lorsque le connectif est dans le prolongement du filet,

 

                   * MEDIFIXE lorsque le filet s'insère à mi-hauteur du connectif,

 

                   * APIFIXE quand l'anthère est suspendue par le haut du connectif.

 

         - Déhiscence de l'anthère.

                   L'anthère s'ouvre pour libérer le pollen ; généralement par une fente longitudinale située :

                             * sur la face tournée vers l'intérieur de la fleur :

                                               anthère INTRORSE

                             * ou sur celle tournée vers l'extérieur :

                                               anthère EXTRORSE

                             * ou sur le côté :

                                               anthère LATERALE.

Mais la déhiscence peut aussi s'effectuer par des pores, des valves, des clapets, un couvercle...

         - Disposition des étamines :

* Type SPIRALE : les étamines en nombre élevé et indéterminé sont insérées en spirale sur un réceptacle conique (THALAMUS). Il y a POLYSTEMONIE.

* Type VERTICILLE : les étamines sont disposées en 1 (androcée ISOSTEMONE) ou 2 (androcée DIPLOSTEMONE) verticilles isomères des autres verticilles de la fleur.

                   * Il y a MERISTEMONIE :

- par multiplication du nombre de verticilles staminaux, isomères,

- par multiplication du nombre des étamines sur chaque verticille.

Les pièces des verticilles de l'androcée alternent avec celles du périanthe. Le verticille extérieur est normalement ALTERNIPETALE et EPISEPALE : l'androcée est diplostémone. Chez les Caryophyllacées la situation est inverse : le verticille extérieur est épipétale : il y a OBDIPLOSTEMONIE.

         - Concrescence des étamines.

Les étamines peuvent être complètement indépendantes les unes des autres, ou plus ou moins soudées entre elles (androcée GAMOSTEMONE). Plus précisément :

- étamines soudées par les filets en formant une colonne creuse :

androcée MONADELPHE (Malvacées, une partie des Fabacées)

- étamines soudées par les filets en 2 faisceaux égaux ou inégaux

androcée DIADELPHE (une partie des Fabacées)

- étamines soudées en plusieurs faisceaux indépendants :

androcée POLYADELPHE (triadelphe: 3 faisceaux, ....)

- étamines soudées par les anthères, filets libres  :

androcée SYNANTHEREE (Astéracées).

 

* GYNECEE : verticille femelle de la fleur, représenté par le pistil. Le pistil est composé d'un ou de plusieurs carpelles comportant chacun un ovaire contenant les ovules et surmonté d'un style qui porte le stigmate.

- gynécée SPIRALE : les carpelles nombreux généralement libres sont placés en spirale sur le réceptacle convexe (thalamus).

- gynécée VERTICILLE : un ou plusieurs carpelles (en nombre isomère des pièces des autres verticilles floraux) sont disposés en un verticille unique.

- Les carpelles sont indépendants (gynécée APOCARPELLE ou DIALYCARPELLE) ou plus ou moins soudés entre eux (gynécée GAMOCARPELLE) formant un ovaire unique, uni ou pluriloculaire, chaque loge contenant un ou plusieurs ovules.

             L'ovule est fixé au PLACENTA par le FUNICULE.

         - Types d'ovules, selon leur orientation (Les types d'ovules et les modes de placentation sont présentés ici à titre purement indicatif. Ces caractères ne sont pas utilisés dans les clés analytiques ; leur observation nécessite un grossissement d'au moins x 20) .

*l'ovule est ORTHOTROPE lorsqu'il est dressé dans le prolongement du funicule

* l'ovule est CAMPYLOTROPE quand il est replié sur lui-même.

*l'ovule est ANATROPE  quand il est rabattu par rotation sur lui-même le long du funicule, auquel il se soude (RAPHE)

- il est de plus EPITROPE  quand la rotation se fait vers le haut en sorte que le raphé est inférieur à l'ovule. Il peut alors être :

- ASCENDANT (ovule appliqué contre le placenta)

- ou DESCENDANT (c'est le raphé qui est appliqué contre le placenta).

- ou APOTROPE  quand la rotation se fait vers le bas (raphé supérieur à l'ovule).

- ASCENDANT (raphé contre le placenta)

- DESCENDANT (ovule contre le placenta).

         - Modes de placentation

- ovules placés sur le prolongement du réceptacle floral : placentation CAULINAIRE (BASILAIRE ou CENTRALE)

- sur les bords de la feuille carpellaire : placentation MARGINALE

                                     ovaire uniloculaire : placentation PARIETALE

                                     ovaire pluriloculaire : placentation AXILE

- sur toute la surface de la feuille carpellaire : placentation LAMINALE (ou SEPTALE)

- sur la nervure médiane de la feuille carpellaire : placentation MEDIANE (ou DORSALE

* Positions relatives des verticilles de la fleur

- Quand les carpelles sont insérés sur un réceptacle fortement bombé (thalamus) la fleur est THALAMIFLORE
De plus, si le pistil est posé sur un disque nectarifère la fleur est DISCIFLORE .

                 

Dans les deux cas, sépales et étamines sont insérés indépendamment sur le réceptacle au même niveau que le pistil ou un peu en-dessous (à moins que les étamines soient soudées à la corolle ou fixées dessus : COROLLIFLORE).

- La plante est une CALICIFLORE quand les sépales, pétales et étamines de ses fleurs sont soudés à la base et insérés sur le bord du plateau réceptaculaire (quelle que soit sa forme).

 

- L'ovaire est SUPERE quand sépales, pétales et étamines sont insérés au même niveau que le pistil ou un peu en-dessous qu'il s'agisse d'une thalamiflore, d'une disciflore ou d'une caliciflore .

Il est INFERE quand sépales, pétales et étamines soudés à la base (caliciflore) sont insérés plus haut que l'ovaire au bord du réceptacle en forme de coupe au fond de laquelle se trouve l'ovaire qui peut être :

LIBRE

ou ADHERENT : soudé à la coupe .

Cette coupe peut être si profonde qu'elle prend parfois la forme d'un tube (tube HYPANTHIEL ou HYPANTHIUM) .

- Les Orchidacées présentent une organisation florale particulière . Les filets des 3 étamines et le style sont soudés pour former le GYNOSTEME. Au sommet de ce gynostème le stigmate est trilobé : le lobe supérieur est stérile et constitue le ROSTELLUM qui porte une petite cavité : la BURSICULE. Chaque loge d'anthère (2) contient une POLLINIE (sac à pollen) portée par un CAUDICULE. Les deux caudicules se réunissent en formant une petite pastille adhésive : le RETINACLE, emboité dans la bursicule. L'androcée est amovible et se fixe par le rétinacle visqueux sur la tête des insectes qui visitent la fleur.

 

* AVORTEMENT d'un verticille sexuel

•        Les fleurs qui possèdent les deux verticilles sexuels mâle et femelle sont dites HERMAPHRODITES

         Si l'un de ces verticilles est absent la fleur est unisexuée, mâle ou femelle :

La plante est MONOIQUE lorsque le même individu porte des fleurs mâles et des fleurs.femelles.

Si les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des individus différents, la plante est DIOIQUE.

Si un même individu porte des fleurs mâles, des fleurs femelles et des fleurs hermaphrodites la plante est TRIMONOIQUE (ou POLYGAME, ou HETEROGAME).

 

 

* Fleur régulière ou irrégulière, actinomorphe ou zygomorphe.

 

La notion de regularitE concerne la morphologie des pièces d'une fleur (forme, taille ...).

Un verticille de fleur est REGULIER quand toutes les pièces qui le composent sont identiques en forme et en taille. Les irrégularités accidentelles dues à l'intervention d'un insecte, à un obstacle à la croissance, à l'action du vent, ... ne sont pas prises en compte. Là comme ailleurs, pour une espèce donnée, il convient d'observer le plus grand nombre possible d'individus afin d'éliminer les anomalies.

Une fleur est REGULIERE quand tous ces verticilles sont réguliers.

Un verticille de fleur est IRREGULIER quand au moins une des pièces qui le composent est différente des autres, par la forme et/ou par la taille : labelle des Orchidacées, étendard des Fabacées pappilionoidées, éperon des Violacées, corolle bilabiée des Lamiacées, ... (voir les fiches d'identité de ces familles).

La notion d'ACTINOMORPHIE-ZYGOMORPHIE concerne les degrés de symétrie de la fleur (voir fig.15 a, b, c, d).

Une fleur est ACTINOMORPHE quand tous les plans passant par l'axe de la fleur et les points d'insertion de ses pièces sont des plans de symétrie (symétrie rayonnante, Messieurs Marcel GUINOCHET et Roger de VILMORIN in Flore de France) .

L'axe central des fleurs tétramères actinomorphes, complètes, est de plus un axe de symétrie.

Une fleur est zygomorphe quand elle n'a qu'un plan de symétrie (par suite de l'irrégularité d'un de ses verticilles, de l'avortement d'une de ses pièces ...)

- si ce plan de symétrie est le plan antéro-postérieur, il s'agit d'une ZYGOMORPHIE DROITE (symétrie bilatérale : le Petit Larousse Illustré) : fleur papilionacée (Fabacées) ; Orchidacées ...

- si ce plan de symétrie est perpendiculaire au plan antéro-postérieur, il y a ZYGOMORPHIE TRANSVERSE
(G. DEYSSON - Cours de botanique générale Tome 2, 1ère partie, p.227). (Plantaginacées) .

- si ce plan de symétrie est oblique par rapport au plan antéro-postérieur, il y a ZYGOMORPHIE OBLIQUE (Belladone) .

 

                

Corollaires :

- une fleur régulière peut être actinomorphe ou zygomorphe.

- une fleur irrégulière est forcément zygomorphe

elle peut être complètement irrégulière au point de n'avoir aucun plan de symétrie. C'est le cas de Centranthus ruber : corolle éperonnée, avortement de 4 étamines sur 5, avortement de 2 carpelles sur 3 (voir fiche d'identité des Valerianacées).

- une fleur actinomorphe est forcément régulière.

- une fleur zygomorphe peut être régulière ou irrégulière.